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Patrimoine Naturel

Le Patrimoine Naturel de la Commune d'Artonne

La Commune d’Artonne est marquée par une topographie particulière, liée à l’histoire géologique de la plaine de Limagne.

La partie basse (335 à 350 mètres d’altitude) de la Commune (Sud Est) est dominée par des terrains argileux, autrefois occupés par des marais, aujourd’hui asséchés par les grandes cultures. Les lieux dits comme l’Etang ou le Petit marais en témoignent encore. La Morge, petite rivière des Combrailles égaie cette zone, par son rideau d’arbres et de prairies.

Au dessus de cette plaine domine une zone de coteaux (400 à 500 mètres) construits sur des pentes calcaires sèches (Nord Est). Autrefois, ces coteaux étaient le domaine de la vigne et des vergers. Ils forment encore par endroits des petites zones favorables à une végétation et une faune adaptées à des conditions arides.

Des petits promontoires sont encore les vestiges de pâturage ou de bois. Ils forment les panoramas et les points culminants de la commune. On parle comme partout en Basse Auvergne de Puys (du latin : podium !) comme le Puy Merle, le Puy St Jean...Derrière ces pentes, les cultures ont remplacé les pâturages sur le plateau calcaire (Nord).

Mais Artonne est aussi construit sur une faille Nord/Sud importante marquant la distinction entre terrains sédimentaires à l’Est et terrains cristallins (migmatites*) à l’Ouest.

D’autres coteaux situés sur l’autre bord du plateau (Ouest) sont constitués de cette roche. Des zones de pâturage, de bois ou d’affleurements rocheux forment des végétations arides particulières sur ces terrains acides. Les bordures de la Croix des Rameaux en font partie.

Artonne est donc variée, marquée par une rivière, des grandes cultures, des forêts et des prairies alluviales, des vergers, des vignes, des prairies sèches, des affleurements rocheux… Artonne a su préserver et mettre en valeur certains de ces espaces les plus remarquables.

Pelouse sèche du Puy Saint-Jean – Jean-Claude Faugeras

Puy Saint-Jean

Le premier espace communal ayant bénéficié d'un engagement de la commune est le Puy Saint-Jean, coteau sec de 3 hectares dominant le flanc ouest du village.

Ancien oppidum, site d'extraction de la marne pour le four à chaux situé en contrebas, il a bénéficié d'une étude de mise en valeur en 1998, puis de travaux de réhabilitation en 2001.

Ces travaux ont consisté à réhabiliter l'ensemble des points d'intérêt de ce lieu par la plantation de haies, d'arbres fruitiers, la réfection d'un puits, la création d'une mare, la taille de quatre saules remarquables, le dégagement des calcaires en chou-fleur et la pose de nichoirs.

Une mise en valeur du petit patrimoine rural bâti mais également vivant (arbres, arbustes, plantes sauvages et cultivées des coteaux de Limagne) a été réalisée avec l'appui de panneaux explicatifs, d'étiquettes explicatives sur les végétaux, d'une plaquette et la mise en place d'une table panoramique en lave émaillée sur le panorama considéré comme l'un des majeurs du territoire de l'Office de Tourisme Terra Volcana.

Ce site a été intégré progressivement au chemin de Petite Randonnée (PR) développé par Chamina.

Ce site est protégé aujourd'hui par le CEN Auvergne* par un bail emphytéotique de 30 ans, qui lui permet désormais de poursuivre son entretien, la plantation d'arbres fruitiers, la réalisation d'inventaires naturalistes et d'animations nature notamment sur le patrimoine fruitier (stages de greffe, de taille).

Depuis 2011, le site a été intégré au réseau européen de sites protégés Natura 2000 par la présence de pelouses et prairies sèches.

Fin 2015, la signalétique a été entièrement renouvelée en lave émaillée produite par un artisan d'art.

Puy de Bedeuil

Ce coteau d'un hectare, point dominant de la commune (533 mètres) est également communal.

Planté entièrement dans les années 1980 par des Pins noirs d'Autriche, il a fait l'objet en 2011 d'une exploitation forestière en vue de restituer une prairie sèche sur calcaire d'un intérêt écologique plus fort.

Le site bénéficie également d'un bail emphytéotique de 30 ans avec le CEN Auvergne.

Depuis 2011, il a intégré également le réseau européen de sites protégés Natura 2000.

Plusieurs projets d'intégration à des circuits sont envisagés, car le point de vue plongeant et dominant la Plaine de Limagne et la Chaîne des Puys est remarquable.

Puy de Bedeuil et l’orchidée Ophrys abeille – CEN Auvergne (Delphine Benard, Sylvain Pouvaret)

Croix des Rameaux / Bournichon

Autour de ce sommet, la végétation naturelle est une herbe rase (fétuque) et des buissons épineux, croissant sur des affleurements rouges de migmatite et rejoignant les bords de la Morge.

Cet affleurement correspond à un rehaussement du socle cristallin par le jeu de failles. Cette curiosité géologique est appelée « le Horst de Saint Myon».

Cet ensemble est dominé par la Croix des Rameaux, dont les terrains adjacents appartiennent à la commune.

De nombreuses carrières ont été creusées constituant même au bord de la Morge, une falaise peu accessible, d’un fort intérêt écologique.

Une grande partie de ce secteur a été exploitée et remblayée au fil du temps. Quelques dépressions sont constituées de mares temporaires entretenues par la Commune.

Cet ensemble a été intégré au dispositif de protection du Conseil Départemental : les espaces naturels sensibles (ENS).

Un autre panorama sur le bassin de Combronde et la vallée de la Morge s’observe du haut des Croix, en bordure du PR.

La Morge et l’un des barrages alimentant encore le seul moulin fonctionnel – CEN Auvergne (Romain Legrand)

Vallée de la Morge

Descendue des Combrailles, en moyenne montagne et rejoignant en plaine l’Allier à Maringues, la Morge est une petite rivière de 65 kilomètres, formant une des rares zones naturelles du nord du département.

Forêts, prairies, sources, petites méandres sablonneux bordent les rives de cette rivière sur 5 kilomètres entre Artonne et Saint Myon.

Jadis exploités sur cette portion par 5 moulins, seuls quelques ruines de barrage et quelques pans de murs surgissent de ces espaces forestiers.

Le SIVOM Val de Morge* possède 4 hectares sur près de 800 mètres de rive.

La rivière et ses abords sont labellisés ENS en 2007 auprès du Conseil Départemental sur 140 hectares engobant les deux rives, les abords de la Croix des Rameaux et les terrasses sous le bourg pour des objectifs paysagers.

Deux fermetures d'accès ont été installées par le CEN et la commune pour éviter l'intrusion de véhicules au bord de la rivière.

La reconversion d'une ancienne peupleraie en forêt alluviale par une plantation d'arbustes, l'organisation d'un chantier de nettoyage et la mise en place d'un circuit de randonnée sont les principales actions menées.

Trois panneaux en lave émaillée, un balisage, une plaquette permettent la découverte des lieux en autonomie. Un plan de gestion définit les actions pour 5 années.

Un droit de préemption a été mis en place par la collectivité en 2015 pour veiller sur les échanges fonciers.

Flore printanière dans les sous-bois – CEN Auvergne (Michel Lablanquie)
Animation nature réalisée sur les bords de Morge, (Société d’Histoire Naturelle d’Auvergne)

La concentration de l'habitat dans le bourg a favorisé la constitution des jardins et de vergers autour du village. Ces espaces ont été maintenus non constructibles dans le cadre de la politique d'urbanisme de la commune (notamment sous le bourg).

Quelques parcs arborés situés autour des grandes maisons bourgeoises permettent aussi le maintien de quelques espaces au cœur du village par l'implantation notamment de grands arbres en allée (Tilleuls ou Ifs).

Ces espaces ont la particularité d'être souvent arrosés par des sources ou des fontaines proches.


 

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